jueves, 27 de noviembre de 2014

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille...

CHARLES BAUDELAIRE (susurrado en Quatorze)

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile, 
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, 
Va cueillir des remords dans la fête servile, 
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, 
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.


Recogimiento

Sé sabia, oh Pena mía, y quédate en la calma.
Reclamabas la Noche; ya desciende; hela aquí:
Una atmósfera oscura la ciudad va envolviendo,
A unos lleva la paz, a otros la inquietud.

Mientras que de mortales la turbamulta abyecta,
Del Placer bajo el látigo, ese verdugo cruento,
Remordimientos coge en la fiesta servil,
Pena mía, tu mano ponla en mí; ven aquí,

Lejos de ellos. Doblarse ve los Años difuntos,
En balcones del cielo, en ropas anticuadas;
Cómo desde las aguas surge un Dolor risueño;

Y el Sol va ya durmiéndose moribundo en un arco,
Y, cómo, cual mortaja que viene del Oriente,
Escucha, amada, escucha: la dulce Noche avanza.

Versión en español tomada del blog de Juan Carlos Sánchez Sottosanto
http://sanchezsottosanto.over-blog.es/article-recogimiento-de-charles-baudelaire-version-bilingue-90940826.html

No hay comentarios: